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Pourquoi et combien miser au poker ?

Vous êtes sur une table de poker en ligne face à 5 adversaires en position de donneur. Vous venez de vous faire servir [iAt][i10c]. Allez-vous miser ? Si oui, à quelle hauteur ?

Avant de cliquer sur le bouton “Raise”, prenez le temps de considérer si votre situation est propice pour effectuer une mise et l’objectif que celle-ci doit remplir. Seules 3 raisons que nous allons exposer doivent vous pousser à le faire. Selon l’une ou l’autre, le montant approprié en découlera ; et si vous ne savez pas combien miser, peut-être est-ce simplement parce votre raison de le faire demeure obscure.

Phil Ivey mise au poker

[TDM]

Cas classique : valoriser votre main

Valoriser une main peut s’entendre en 2 sens :

  • Vous vous êtes fait servir une main premium, de type [iRc][iRt], [iAt][iDca] ou [iJp][iJc]. Pré-flop, vous lui donnez de la valeur au sens où vous faîtes grossir un pot qui vous reviendra probablement. Une petite relance entre 3 et 5 grosses blindes suffira pour que les plus faibles se couchent et que ceux qui ont une main digne de ce nom vous suivent.
  • Vous êtes certain d’avoir une meilleure main que votre adversaire mais au lieu de le forcer à se coucher, vous souhaitez le voir faire grossir le pot et vous vous demandez jusqu’à combien il est prêt à vous suivre.

Dans les 2 cas, l’idée est simple : augmenter au maximum la taille du pot muni d’une main que vous savez être très bonne et probablement la meilleure.

Exemple 1 :

Vous avez [i8c][i8t] et le flop affiche [i8ca][iAc][iDp]. Vous faîtes face à un seul adversaire serré et vous êtes le 1er à parler. Le raisonnement est très simple : vu qu’il est adepte des mains premium, il a probablement touché une paire d’As ou de Dames. Vous allez donc miser :

  • parce que vous pouvez être payé par quelqu’un qui ignore qu’il possède une main plus faible et se sent en position de force
  • également parce qu’au pire, vous vous protégez face à une main qui a peut-être une bonne équité, c’est-à-dire qui potentiellement peut devenir au turn ou à la river la meilleure : ici, éventuellement avec [iRc][iJp].

Dans cet exemple, miser à hauteur de la moitié voire des 2/3 du pot suffit. Si vous allez au-delà, l’adversaire pourrait ne pas suivre, ce qui n’est pas votre objectif.

Exemple 2 :

Vos cartes sont [iAca][i10ca] et arrive un flop magique : [i8ca][i2ca][iDca]. Vous êtes face à 3 joueurs et vous parlez en 1er. Ici, vous avez obligatoirement la meilleure main. En outre, sur les 3 adversaires, au moins 1 aura probablement aussi une couleur. S’il joue plutôt serré, c’est encore mieux, car il se sentira fort avec son [iRca].

Vous misez donc, mais pas trop, afin qu’il pense être en meilleure posture que vous. 1/3 du pot est un bon choix : cette hauteur suggère que vous jouez la cote au poker tout comme si vous n’aviez pas encore la couleur, avec par exemple [i10ca][iAt], mais espériez l’obtenir au turn ou à la river, ce qui, avec par exemple [i10ca][iAt], donne une cote de 33% environ. Vous serez au moins suivi, ou sinon relancé – relance que vous suivrez bien évidemment.

Exemple 3 :

Vous êtes dernier de parole avec [i10c][i10p] et le flop est [iAp][iRc][i3ca]. Pourtant serrés, vos 2 adversaires se contentent de checker. Si vous misez, ce ne sera pas ici pour “value” (valoriser) : vous ne serez pas suivi par une main inférieure comme [i7ca][i7t]. En outre, s’ils sont habituellement serrés, l’un des 2 a peut-être déjà quelque chose, comme une paire de rois.

Dans ce cas, vous ne misez pas pour cette raison, mais pour bluffer ; si vous pensez le contraire, votre analyse est fausse. Il en résulte une différence dans les actes : vous devrez jouer plus de jetons, à savoir au moins à hauteur de la taille du pot. Si vous faîtes l’erreur de penser en termes de valorisation, vous jouerez un montant trop faible et vous risquerez d’être suivi ou relancé.

Miser pour bluffer

Au sens strict, bluffer sert à faire coucher une main meilleure que la vôtre. Vous pouvez aussi bien le faire pré-flop qu’après le flop.

Exemple 1 :

Le joueur au cut-off est plutôt sérieux mais il aime ouvrir dans cette position. Vous recevez une main à faible potentiel, [i4c][i4t]. Vous avez une réputation de joueur solide et c’est à vous de parler. Vous avez le choix :

  • vous foldez (passez) immédiatement en attendant de recevoir mieux plus tard, mais vous manquez peut-être une opportunité
  • vous suivez, mais au flop, il y a de grandes chances que le cut-off mise à nouveau en faisant un “continuation-bet” : vous serez forcé de vous coucher…
  • vous le relancez pour bluffer, à hauteur de 3 fois sa mise : peut-être couchera-t-il ses [i10c][i10ca] en se disant que vous avez mieux !

Exemple 2 :

Vous avez [i7c][i8c] et vous vous retrouvez au flop face à un adversaire qui généralement ne suit pas les relances. Le flop est [iAt][iDt][iJc] :vous n’avez strictement rien.

Vous décidez pourtant de payer le continuation-bet, car vous pensez pouvoir exploiter ensuite la faiblesse du joueur. Le [i10t] qui sort au turn le fait justement hésiter et il finit par checker : l’occasion est trop belle pour ne pas miser à hauteur du pot, ce qui lui fera croire à une couleur ou une quinte. Il se couchera avec son [iAp][i9ca]…

Ci-dessous la vidéo d’un énorme bluff du champion de poker Tom Dwan :

S’emparer du pot “mort”

Il s’agit d’un pot minime qui peut toujours vous faire récupérer quelques blindes, ce qui n’est pas négligeable à la bulle d’un tournoi et plus généralement à long terme.

Exemple 1 :

Vous êtes à une table de cash-game en ligne et un nouveau venu s’assoit sans attendre la grosse blinde. Il se trouve que vous êtes au bouton avec une main très médiocre. Vous relancez donc d’au moins 4 grosses blindes et récupérez ainsi la “dead money”. Cette manière de miser est une variante du vol de blindes.

Exemple 2 :

Toujours en ligne, vous êtes dernier de parole et vos 2 adversaires ont checké automatiquement au turn, tandis qu’au flop, personne n’avait misé. Il semble évident qu’ils ont totalement raté leur flop et que leur main ne les intéresse plus. Il vous suffit donc de miser à la river, même seulement 1/2 pot, et vous voilà avec tas de jetons certes modeste mais toujours appréciable.

La mauvaise raison souvent invoquée

Il s’agit de celle “pour information”, histoire de savoir si l’adversaire a quelque chose ou rien, ou s’il a mieux que vous ou pas.

Avant de faire ce genre de mise au poker, en ligne ou non, posez-vous cette unique question : que ferais-je s’il relance ? A long terme, vous constaterez que vous perdrez ainsi bien plus de jetons que vous n’en gagnerez à l’aide de ces soit-disant informations.

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