Breadcrumb home iconHome » Joueur Hors Catégorie (Unusual Player), le poker en Belgique

Joueur Hors Catégorie (Unusual Player), le poker en Belgique

Joueur Hors Catégorie (Unusual Player) – Loren Claessens

Je croise plein de gens différents : des importants, des anonymes, des oubliés, des riches, des pauvres, des femmes, des hommes,  des curieux, des paumés, des vainqueurs en bourse, des chômeurs… Tous différents mais on peut les regrouper en trois catégories.

La première, la très grande majorité : les perdants. Ceux qui accusaient les cartes comme ils accusent les roulettes d’être trafiquées. Mais la réalité est ailleurs, ce sont des gens qui aiment perdre, presque par instinct suicidaire. Ainsi, les jeux d’argent : roulette, black jack, machines à sous sont pour les perdants les moyens de vivre leurs plaisirs personnels assez morbides, le suicide déguisé. Chaque soir, ils se tuent, meurent, et renaissent le lendemain pour recommencer. Après une poignée de jour, certains ne se relèveront jamais. Alors que d’autres, le portefeuille plus gros, ressuscitent plus longtemps. D’autres encore, bien plus rares ceux-là, restent immortels. (ndlr : les meilleurs joueurs de poker du monde)

À une table de poker, les perdants ne sont pas seuls, ils sont entourés de leurs semblables : d’autres perdants. Ainsi, le poker prend les allures de bienfait social, une normalisation de cette fascination suicidaire.

Mais à une table de poker, on y trouve aussi d’autres catégories, bien plus petites : les gagnants. Ceux qui veulent à tout prix gagner, peu importe le reste : pour l’argent, pour survivre, pour être reconnu.

La troisième catégorie, c’est celle qui regroupe les deux autres, car gagnants ou perdants, on est tous semblables : on est des joueurs.

Manu Margia :

Quand j’avais quatre ans, les membres de ma famille italienne aimaient bien les jeux de cartes et tout ça, et on jouait. Et dès quatre ans,  j’avais les cartes en main. Tu vois ? Donc, c’est pour ça que le jeu est venu. Avant, quand mon père allait jouer dans les cafés au poker fermé à 32 cartes, j’allais derrière lui, les vendredis soir et je passais ma nuit à regarder derrière. C’est pour ça que la gestion des émotions, et tout ça maintenant, je les maîtrise.

Julien Thimister :

Moi, je n’aime pas du tout ce milieu là. C’est ça qui est fou, tu vois ?

Manu Margia :

Tu n’aimes pas ?

Julien Thimister  :

Si mais, dans ma famille…

Manu Margia :

Tu n’es pas un joueur ?

Julien Thimister  :

J’ai déjà expliqué, je ne suis pas vraiment le joueur type et… c’est plus pour l’appât du gain moi.

Manu Margia :

Il me faut des paires de Rois, Roi-Dame…

Julien Thimister :

Si tu joues bien, tu gagnes, tu le sais bien

Manu Margia :

Non, pre-flop je te parle

Julien Thimister :

Si tu joues bien tu gagnes. Oui, pre-flop c’est mieux que…

Manu Margia :

Tu sais, ce n’est pas en relançant au flop que je joue bien

Julien Thimister :

Tu sais bien qu’en relançant, tu es derrière, et tu le sais

Un joueur :

Moi, je suis un bon perdant. Regarde, je perds, et on rigole et on s’amuse. Les autres, ou ils arrêtent ou ils vont pleurer dans les chiottes. Pas JD, il perd 3000 et il est tordu de rire.

Julien Thimister :

Ha… JD, l’animateur de la table…

 

18+ | Jeu responsable! | Termes et conditions applicables | Contenu commercial